Fréquenter les sites pornographiques les plus populaires peut être risqué en terme de sécurité informatique : les malwares et autres virus s’y cachent de façon insidieuse et complexe.

Le porno est un sujet tabou, et rares sont les internautes qui admettent sans complexe visiter les sites spécialisés. Ces sites attirent pourtant des millions de visiteurs chaque jour, et peuvent même prétendre au top 100 des sites les plus consultés au monde. Un contexte propice à l’expansion de certains malwares, au détriment de la sécurité de nos ordinateurs et de nos données personnelles.

Le risque d’infection au travers des sites pornos est connu depuis des années. Mais récemment, une étude du chercheur Conrad Longmore a permis de mieux cerner le problème : les sites pornos ne présentent pas de risque direct, mais les publicités qu’ils abritent regorgent de fichiers malveillants, grâce à un système de diffusion opaque et complexe.

Les bannières publicitaires, où le talon d’Achille des sites pornos

Les sites pornographiques les plus populaires n’hébergent aucun malware eux-mêmes. En revanche, les publicités embarquées sur ces sites posent de vrais problèmes de sécurité pour les internautes : c’est le principe du malvertising (publicités malveillantes).

Il faut savoir qu’un site Internet ne choisit pas forcément les bannières publicitaires qu’il affiche : il met des espaces précis (bannières, arrière-plans, en-têtes, etc.) à la disposition de régies publicitaires externes, qui allouent ces encarts à des clients (annonceurs), en fonction d’algorithmes informatiques de diffusion.

La manière dont les publicités sont achetées et vendues sur Internet est incroyablement complexe […] Les publicités sont souvent reconditionnées et revendues, de telle façon qu’il est difficile de connaître leurs origines : les criminels qui sont derrière ces pratiques ont souvent une longueur d’avance pour déguiser leurs intentions.

Porno et malwares : des chiffres inquiétants

Pour mener à bien son étude, le chercheur Conrad Longmore s’est appuyé sur un outil de diagnostic Google, qui analyse régulièrement les contenus dangereux des sites Internet.

Ses résultats montrent qu’un site comme Xhamster (46ème site le plus populaire au monde) a affiché de la publicité malveillante – ces 90 derniers jours – sur 1 067 de ses 20 986 pages (soit 5%). Sachant qu’un internaute regarde en moyenne 10,3 pages sur Xhamster (statistiques Alexa), cela représente un risque d’infection égal à 42 % à chaque session.

Selon la même méthode, un site comme Pornhub abriterait du malvertising sur 12,7 % de ses pages.

Quelles sont les précautions à prendre sur les sites pornos ?

Des propriétaires des sites incriminés par l’étude de Conrad Longmore ont souhaité minimiser publiquement le risque d’infection par le malvertising, et il semble que certains d’entre eux aient récemment fait le ménage dans leurs publicités (ex : Xvideos). En attendant que les opérateurs de sites pornographiques mettent en place des dispositifs de reporting efficaces et que les régies publicitaires concernées assument un minimum leurs responsabilités, les internautes adeptes de vidéos cochonnes doivent prendre un minimum de précautions (valables d’ailleurs pour tous) :

• Maintenir son système d’exploitation (ex : Windows 8) à jour, notamment en ne désactivant pas les mises à jour automatiques.
• Utiliser systématiquement un compte Utilisateur, et non un compte Administrateur, sur lequel un malware a beaucoup plus d’emprise.
• Adopter un antivirus robuste, mis à jour quotidiennement.
• Opter pour un navigateur web intransigeant : si Chrome semble plutôt bon pour détecter les sites malveillants, Internet Explorer est a priori beaucoup plus laxiste.
• Éventuellement désinstaller Java, un vecteur d’infection bien connu. Cette technologie est néanmoins très utilisée par de nombreux sites Internet.
• Régulièrement nettoyer son ordinateur avec un logiciel spécialisé, comme CCleaner par exemple.

Selon Conrad Longmore, les internautes ciblés seraient principalement ceux utilisant un système Windows, et de plus en plus les adeptes de l’internet mobile. Cela refroidit certaines hardeurs ardeurs, non ? Dans le cas contraire, souvenez-vous que l’essentiel est de surfer couvert !

Sources : bbc.co.uk / blog.dynamoo.com
Image : Flickr / Cayusa / CC BY-NC 2.0

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