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sept
05


Nos ondes cérébrales peuvent être piratées !

L'étude des ondes électriques émises par notre cerveau peut révéler bien des choses...Sous étroite surveillance, les ondes électriques émises par notre cerveau peuvent nous trahir et révéler de précieuses informations personnelles, telles qu'un code PIN ou des données bancaires.

Comment est-ce possible ?

Les ondes électriques faibles émises en permanence par notre cerveau font depuis longtemps l'objet de recherches scientifiques approfondies. Depuis plusieurs années, on distingue par exemple plusieurs rythmes cérébraux :

  • Fréquences Alpha, correspondant à un état de conscience apaisée (entre 8,5 et 12 Hz)
  • Fréquences Beta, correspondant à un état d'activité intense : anxiété, concentration (supérieures à 12 Hz)
  • Fréquences Thêta, propres à l'enfance et l'adolescence : somnolence, hypnose, mémorisation (entre 4,5 et 8 Hz)
  • Etc.

Une équipe de chercheurs spécialisés dans la sécurité informatique (universités d'Oxford, de Berkeley et de Genève) a mené une nouvelle expérience, plutôt troublante. Elle a en effet réussi à déduire des informations très personnelles, à partir de l'étude d'ondes cérébrales de sujets portant des casques EEG (électroencéphalographie) :

  • Codes PIN
  • Données bancaires
  • Dates de naissance
  • Lieux de résidence
  • Etc.

Un casque EEG commercialisé par NeuroSkyPour cela, les chercheurs ont réuni une trentaine de volontaires, munis de casques EEG, à qui on présentait des images de distributeurs automatiques de billets, de cartes de crédits, de cartes routières, de personnes, de chiffres aléatoires, etc. Après analyse et déduction, les chercheurs ont obtenu des résultats étonnants : "Nous trouvions la bonne réponse du premier coup dans 20% des cas, en ce qui concerne les expériences avec les codes PIN, les cartes de paiement, les gens, et les DAB. L'adresse postale a été devinée pour 30% des participants, le mois de naissance pour presque 60%, et l'établissement bancaire pour presque 30%".

Par exemple, pour deviner un code PIN, les chercheurs présentent aux sujets des chiffres allant de 0 à 9, projetés par flash sur un écran, par ordre aléatoire, un par un. Chaque chiffre est répété 16 fois, sur 90 secondes. Les pics d'ondes cérébrales captés par les casques EEG fournissaient alors les informations permettant de déduire les codes PIN.

Vers des logiciels d'espionnage du cerveau ?

Les principaux fabricants de ces casques (comptez au moins 250€ pour vous en offrir un) proposent généralement le téléchargement d'applications complémentaires. Ces applications permettent d'obtenir un signal cérébral brut, et peuvent contrôler elles-mêmes les stimuli utilisés lors d'une expérience. Ces applications sont donc potentiellement très puissantes.

Dans leur étude, les chercheurs précédemment cités imaginent alors qu'il est possible de créer des "brain spywares", c'est à dire des logiciels malicieux capables d'espionner des cerveaux humains., et aussi simples à utiliser que des applications mobiles standard : "Nous avons simulé un scénario où une personne développe une application malicieuse. Un utilisateur la télécharge, en lui faisant confiance, et exécute toutes les étapes de calibration du casque pour que celui-ci fonctionne de façon optimisée. Mais dans ces étapes a priori inoffensives, et fréquentes dans la plupart des jeux ou applications utilisant ces casques, il y a tout le potentiel pour subtiliser des informations personnelles".

Bien que le risque zéro n'existe pas, il est facile de sécuriser au maximum son réseau Wi-Fi, pour protéger les données personnelles qui y transitent. Mais comment sécuriser les ondes naturellement émises par notre cerveau ? Aujourd'hui, le commun des mortels peut tout à fait éviter de porter un casque EEG ! Mais dans 5 ou 10 ans, cette technologie sera probablement beaucoup plus avancée, et utilisée dans de nombreuses applications : surveillance médicale, aide à la conduite, assistance de vie, jeux vidéo, etc. Mais qui sait, d'ici là, nous aurons peut-être aussi trouvé le moyen de préserver nos ondes cérébrales, avec un casque aluminium, ou si Dieu le veut, avec un dispositif plus discret ! Ou peut-être que, de toutes façons, les expressions "informations personnelles" et "vie privée" ne voudront déjà plus rien dire…

 

Source : wired.com

Images :
Flickr / digitalbob8 / CC BY 2.0
Flickr / brian.house / CC BY-NC 2.0

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