Grille de salaire de la convention 66

La convention collective 66 constitue depuis 1966 un référentiel incontournable pour les professionnels du secteur médico-social. Cette convention nationale de travail, identifiée par le code IDCC 413, définit les conditions de rémunération et d’emploi de milliers de salariés œuvrant auprès des personnes handicapées et en difficulté. Nous examinerons ici les mécanismes de calcul salarial et les spécificités de cette grille qui impacte directement la carrière des professionnels du social.

Résumé

Points clés Détails pratiques
📋 Convention collective 66 depuis 1966 Couvrir plus de 4 000 structures médico-sociales avec code IDCC 413
👥 Métiers du secteur médico-social Éducateurs spécialisés, psychologues, moniteurs-éducateurs et agents de bureau
💰 Calcul des salaires par coefficient Multiplier coefficient par valeur du point plus 9,21% de prime
📊 Valeur du point différenciée Appliquer 3,93 € (Nexem) ou 3,82 € selon l’organisme
📈 Progression salariale par ancienneté Évoluer du coefficient 373 à 762 selon métier et expérience
🏥 Prime Ségur depuis août 2024 Bénéficier de 238 € brut mensuel supplémentaire pour tous

Champ d’application et métiers couverts par la convention 66

La Convention collective nationale 66 s’applique à un vaste périmètre d’établissements et services dédiés aux personnes inadaptées et handicapées. Plus de 4 000 structures relèvent de cette convention, couvrant des secteurs aussi variés que l’enseignement spécialisé pour enfants handicapés, l’accueil des personnes âgées dépendantes, ou encore les centres d’aide par le travail.

Les professionnels concernés exercent des métiers diversifiés : éducateurs spécialisés, moniteurs-éducateurs, psychologues, agents de services intérieurs, ou encore agents de bureau. Cette diversité se reflète dans la complexité des grilles salariales qui prennent en compte les spécificités de chaque profession. Les établissements hospitaliers de lutte contre les maladies mentales, l’alcoolisme et les toxicomanies font également partie du champ d’application.

La dimension sociale de ces métiers implique des contraintes particulières : horaires atypiques, travail de nuit et week-ends, pénibilité psychologique liée à l’accompagnement de publics vulnérables. Ces sujétions justifient des compensations salariales spécifiques intégrées dans le calcul des rémunérations, notamment par le biais de la prime de sujétion spéciale.

L’identification de l’applicabilité de cette convention s’effectue via le code IDCC 413 figurant sur les bulletins de paie ou par référence au code APE de l’établissement employeur. Cette vérification demeure essentielle pour s’assurer de l’application correcte des minima salariaux conventionnels.

Fonctionnement du système de rémunération CCN 66

Le calcul des salaires dans la convention collective 66 repose sur une formule précise : coefficient × valeur du point + prime de sujétion spéciale de 9,21%. Cette méthode garantit une progression claire des rémunérations en fonction de l’ancienneté et des responsabilités exercées.

Deux valeurs du point coexistent actuellement : 3,93 € depuis juillet 2022 pour les organismes suivant les recommandations de la Nexem, et 3,82 € depuis février 2021 pour les autres structures. Cette différenciation reflète les négociations sectorielles et l’évolution des pratiques salariales dans le médico-social.

La prime de sujétion spéciale de 9,21% s’ajoute systématiquement au salaire indiciaire pour compenser les contraintes spécifiques du secteur. Cette indemnité ne s’applique par contre pas aux cadres supérieurs, pour lesquels elle est déjà intégrée dans le coefficient de base. L’impact du SMIC, fixé à 1 801,80 € brut mensuel au 1er novembre 2024, crée parfois un effet de tassement sur les premiers échelons des grilles.

Nous observons que cette mécanique de calcul permet une évolution automatique des rémunérations tout au long de la carrière. Les premiers échelons bénéficient généralement d’une progression annuelle ou bisannuelle, tandis que les paliers s’espacent progressivement en milieu et fin de carrière. Cette approche vise à maintenir la motivation et à reconnaître l’expérience acquise par les professionnels du secteur. Comparativement à d’autres pays européens comme l’Italie, le système français présente des spécificités intéressantes en matière de protection sociale.

Grille de salaire de la convention 66

Grilles salariales détaillées par profession

Les agents de bureau débutent avec un coefficient de 373, soit un salaire avec prime de 1 742,53 € pour les structures Nexem et 1 693,75 € pour les autres. Leur progression s’effectue tous les 1 à 3 ans jusqu’à atteindre le coefficient 445 après 28 ans d’ancienneté. Cette évolution régulière assure une reconnaissance de l’expérience administrative acquise.

Les moniteurs-adjoints d’animation bénéficient de deux grilles distinctes selon les anomalies de rythme. Sans contrainte particulière, ils débutent au coefficient 373 et évoluent jusqu’à 490. Avec anomalies, la grille commence à 383 pour culminer à 503. Cette différenciation reconnaît les sujétions liées aux horaires atypiques et aux contraintes d’encadrement.

Métier Coefficient début Salaire début (Nexem) Coefficient fin Salaire fin (Nexem)
Agent de bureau 373 1 742,53 € 445 2 079,00 €
Éducateur spécialisé 434 1 862,00 € 762 3 270,00 €
Psychologue 800 3 144,00 € 1024 4 022,00 €

Les éducateurs spécialisés représentent un métier phare de cette convention avec un coefficient de départ de 434, soit environ 1 862 € avec prime. Leur progression s’avère particulièrement attractive : 447 après une année, 478 après trois ans, jusqu’à 762 après 28 ans d’ancienneté. Cette évolution reconnaît la technicité et l’expertise développées dans l’accompagnement éducatif.

Les psychologues, classés cadres, débutent avec un coefficient de 800 points correspondant à un salaire minimum de 3 144 € prime incluse. Leur grille permet d’atteindre 1 024 points après 28 ans, soit plus de 4 000 € mensuels. Cette progression valorise l’expertise clinique et l’évolution des responsabilités thérapeutiques. Dans un contexte international, ces rémunérations se comparent favorablement avec les salaires pratiqués dans d’autres régions du monde.

Avantages sociaux et évolutions récentes de la convention

La convention collective 66 offre des avantages sociaux souvent plus protecteurs que d’autres secteurs. Les congés payés comprennent 30 jours ouvrables de base, majorés de congés d’ancienneté : 2 jours supplémentaires après 5 ans, puis 2 jours tous les 5 ans dans la limite de 6 jours. Les congés exceptionnels familiaux sont également majorés avec 5 jours pour mariage ou PACS.

Le maintien de salaire en cas de maladie se révèle particulièrement avantageux. Les non-cadres bénéficient de 3 mois à 100% puis 3 mois à 50% après une année d’ancienneté, tandis que les cadres obtiennent 6 mois à 100% puis 6 mois à 50%. Ces dispositions dépassent largement les minima légaux et témoignent de la protection sociale renforcée du secteur. Cette approche contraste avec les risques de demi-traitement observés dans d’autres secteurs.

Parmi les évolutions récentes, nous retenons l’extension de la prime Ségur de 238 € brut mensuel au secteur depuis août 2024. Cette revalorisation s’ajoute aux rémunérations existantes sans pouvoir être utilisée pour atteindre le SMIC. Les indemnités de déplacement ont également été actualisées : 15,25 € pour un repas obligatoire à l’extérieur, 53,36 € pour une nuitée en petite couronne.

L’historique des revalorisations montre une progression constante : valeur du point à 3,80 € en 2018, indemnité de sujétion portée à 9,21% en 2020, puis 3,82 € en 2021 et 3,93 € en 2022 pour certains organismes. Ces évolutions témoignent des efforts de revalorisation du secteur, même si la compression des bas salaires due aux revalorisations du SMIC reste une préoccupation majeure pour maintenir l’attractivité des métiers du médico-social.

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