Facebook a fièrement annoncé qu’il pouvait deviner la destination de lune de miel de jeunes mariés, sans que ceux-ci n’en aient fait mention sur leur mur. Comment ?
Dès lors que nous possédons un compte, les réseaux sociaux en savent énormément sur nous, non seulement à travers ce que leur disons (statuts, likes, photos, commentaires, tweets, etc.), mais aussi grâce à toutes les informations que nous transmettons indirectement : ces données sont traitées et croisées de façon statistique, et finissent par révéler des choses que nous pensions garder secrètes.
Ne dis rien, je te dirai où tu es parti en lune de miel
Les « équipes de données » de Facebook ont ainsi pu dresser la liste des destinations favorites de lune de miel des abonnés au réseau social, sans que ceux-ci ne le précisent sur leur murs ou dans leurs publications : au niveau mondial, les États-Unis (et notamment Las Vegas) restent la destination de prédilection, devant le Mexique, la République Dominicaine, la Jamaïque, la Turquie, Sainte-Lucie et le Brésil.
De manière plus détaillée, ces statistiques dévoilent également la distance moyenne des destinations, en fonction du pays d’origine : apparemment, les jeunes mariés français ne s’aventurent pas trop loin (650 km en moyenne), contrairement aux Sud-Coréens (6500 km), aux Italiens (5600 km) et aux Qataris (5400 km).
Ce que nous disons sans le savoir
Au-delà de ces statistiques a priori anodines, c’est la question de la méthode qui peut poser question : Facebook peut rapprocher deux informations séparées dans le temps (ex : un changement du statut « En couple » à « Marié(e) », et un check-in dans un aéroport ou un musée), pour en déduire un déplacement lié à une cause, comme par un exemple une lune de miel après un mariage. Par ricochet, ces destinations permettent d’affiner le profil d’un abonné, comme par exemple son pouvoir d’achat ou son statut social, qui a leur tout permettront de déduire d’autres données, ou de proposer des contenus personnalisés, comme des publicités par exemple.
Les informations que nous souhaitons cacher peuvent donc être révélées de façon indirecte et involontaire, grâce aux croisements statistiques. Dès lors, la définition de la confidentialité de nos données reste difficile à délimiter… D’un point de vue juridique, rien de très nouveau : en tant qu’utilisateurs Facebook (ou d’un autre réseau social), nous consentons librement à l’utilisation de nos informations personnelles, à travers l’acceptation des Conditions Générales d’Utilisation (que nous lisons d’ailleurs rarement). Les croisements de nos données ne sont pas non plus un phénomène nouveau : dès 2009, des chercheurs avaient annoncé pouvoir « détecter l’homosexualité » d’un membre Facebook n’abordant jamais la question de son orientation sexuelle… Si la gestion massive des « personal datas » est une pratique en pleine expansion – parfois pour le meilleur, parfois pour le pire – la question première devrait rester celle du consentement éclairé, de la qualité des personnes (physiques et morales) chargées de l’analyse, et des fins auxquelles celle-ci est destinée.
Source: numerama.com
Images: Flickr / Mr. Muggles / CC BY 2.0
Oui certainement, la finalité de l’usage de ces méta données est la plus importante. On le sait bien : Facebook tout comme les autres plateformes sociales puisent dans nos données sans que ça nous dérange sauf si l’usage est détourné de ses finalités statistiques. Certains portails qui ont vu le jour nous éclairent sur le sujet comme https://www.logicielespion.org/ qui partage des sujets up to date à propos de cette activité qui perce dans la sphère Web.