Suite à certains contrôles en entreprise, la CNIL (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés) alerte l’opinion et les employeurs sur l’utilisation illégitime de logiciels espions dans le cadre du travail : il s’agit d’une atteinte excessive à la vie privée des salariés.

Les keyloggers (ou enregistreurs de frappe) sont généralement des malwares que les internautes installent malgré eux sur leur ordinateur : il s’agit de logiciels espions capables d’enregistrer et de transmettre à distance ce qui est écrit sur un clavier (messages, documents, mots de passe, etc.) et consulté sur un écran (logiciels, sites Internet, documents, etc.). Particulièrement intrusif et dangereux !

Mais il semblerait que certaines entreprises installent secrètement des keyloggers sur l’ordinateur des salariés afin d’espionner leur activité ! C’est du moins ce qu’à constaté la CNIL lors d’un contrôle ciblé, suite à des plaintes d’employés. Dans les faits, cette pratique rend possible la surveillance constante d’un salarié par son employeur, que ce soit pour l’activité professionnelle ou pour l’activité personnelle (temps de pause).

Les limites légales de la surveillance informatique en entreprise

Les pratiques de contrôle informatique sur le lieu de travail sont très encadrées. Les principes suivants sont par exemple tout à fait tolérés (voire recommandés) :

• Filtrage des sites non-autorisés
• Interdiction de télécharger et installer des logiciels
• Elaboration d’une charte informatique

En revanche, l’espionnage pur et simple – à travers les keyloggers notamment – des salariés est strictement interdit, sauf dans certains cas rares :

• Fort impératif de sécurité, dans les domaines d’activité sensibles ou à très haute valeur ajoutée, pour lutter contre l’espionnage industriel par exemple.
• Les personnes concernées par cette surveillance doivent en être explicitement informées.

Dans le cas de l’entreprise épinglée par la CNIL, il s’est avéré que l’utilisation courante de keyloggers par les employeurs s’était faite à l’insu des salariés, ce qui est parfaitement illégal. La CNIL a d’ailleurs considéré qu’il s’agissait d’un cas d’ »atteinte excessive à la vie privée des salariés« .

A noter que « la loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure du 14 mars 2011 punit dorénavant de 5 ans d’emprisonnement et de 300 000 € d’amende l’utilisation, mais aussi la vente, de certains dispositifs de captation de données informatiques à l’insu des personnes concernées« . A bon entendeur !

Source : cnil.fr
Image : Flickr / FeatheredTar / CC BY 2.0

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