Des mobinautes américains ont porté plainte contre certaines applications (Facebook, Twitter, iPhone, Android, etc.) qui n'hésitent pas à se servir du carnet d'adresse de l'utilisateur à des fins marketing. Ont-ils une chance de gagner ?
Parallèlement à l'émergence des supports mobiles de communication (smartphones, tablettes) et au boom des réseaux sociaux (Facebook, Twitter), les applications sont devenues incontournables pour de nombreux internautes et mobinautes. Elles sont très souvent gratuites et ludiques. En contrepartie, elles affichent de la publicité et/ou collectent les informations personnelles des utilisateurs pour alimenter leur marketing viral. Or ce dernier point est parfois méconnu des internautes, qui n'hésitent pas à accepter toutes les autorisations demandées par les différentes applications.
D'où une plainte déposée en mars par un groupe de mobinautes au tribunal fédéral d'Austin (Texas), qui cite également Apple, pour son approbation des applications incriminées au sein de son App Store. Ces applications sont souvent disponibles sur les mobiles, mais aussi sur les réseaux sociaux, où elles peuvent profiter des nombreuses informations diffusées par l'utilisateur lui-même.
L'avocat des 13 plaignants affirme que les applications mobiles pillent le carnet d'adresse de l'utilisateur sans même prévenir. Au final, ce sont 18 entreprises qui se voient demander des dommages et intérêts, ainsi que des changements dans leurs pratiques.
Comment savoir à quelles informations l'application pourra accéder ?
Que ce soit sur appareil mobile (iPhone ou Android) ou sur les réseaux sociaux, il est pourtant impossible d'installer une application sans accepter explicitement les autorisations demandées par celle-ci. Prenons l'exemple du très populaire Angry Birds (jeu) pour Facebook, même si cette appli n'a pas particulièrement plus "infovore" que les autres… A noter que cette application est aussi disponible sous iPhone et Android.
Avant de l'installer, il faut cliquer sur le bouton "Jouer", ce qui revient à accepter les conditions mentionnées plus bas, à savoir que cette application recevra :
- Vos infos de base : nom, photo de profil, sexe, réseaux, identifiant, liste d'amis et toutes les informations publiques
- Votre adresse électronique
Le fonctionnement des applications iPhone et Android est strictement similaire, et si les formulations peuvent parfois paraître floues, il suffit de lire les détails pour comprendre que les applications réclament l'accès aux données les plus privées, stockées sur le compte ou l'appareil mobile.
Comment refuser aux applis l'accès aux données personnelles ?
Malheureusement, le seul moyen d'interdire l'intrusion des applications dans votre carnet d'adresses et autres mines d'informations personnelles, c'est de refuser les autorisations demandées, et donc de ne pas installer l'appli ! C'est donc un choix qui est laissé à l'utilisateur, qui doit se poser ces différentes questions avant d'accepter toute demande :
- Ai-je réellement besoin de cette application ?
- Les autorisations demandées sont-elles au service de l'utilisation de l'application ou de son éditeur ?
- Suis-je prêt à partager avec une entreprise toutes les données personnelles demandées ?
Vous vous apercevrez alors que les autorisations demandées sont pour bon nombre d'entre elles étrangères au fonctionnement normal de l'application : les données personnelles récoltées (contacts, géolocalisation, goûts, etc.) seront utilisées par l'éditeur de l'application pour démarcher vos amis et votre famille, ou pour la valeur qu'elles représentent, dans le cadre de campagnes marketing. Ces campagnes peuvent être menées par l'éditeur lui-même, ou par une autre société, à qui les informations personnelles de millions d'utilisateurs ont été revendues.
En conclusion, il n'est pas certain que les plaignants américains obtiennent gain de cause : les demandes d'accès aux informations personnelles par les applications sont assez claires, mais les utilisateurs n'y prêtent que trop peu attention. Souvenez-vous de cette citation d'Andrew Lewis : "Si vous ne payez pas un service, c'est que vous n'êtes pas le consommateur, vous êtes le produit vendu"…
Source : france24.com