En 2011 en Espagne, plus d'un internaute sur dix "emprunte" un réseau Wi-Fi qui n'est pas le sien. Pas très étonnant lorsque l'on sait que près de 40% des box ibériques sont peu ou pas protégées ! Quels sont les risques ?
Les études sérieuses en matière de protection Wi-Fi chez les particuliers sont assez rares en France. Mais peut-être pouvons-nous esquisser quelques tendances en analysant la situation de nos voisins européens, et notamment nos cousins latins espagnols. En effet, l'Institut National des Technologies de Communication (INTECO) a livré une étude intéressante en la matière, basée sur des chiffres récents (2011).
Squatter le Wi-Fi du voisin
En Espagne, 8 internautes sur 10 se connectent à Internet grâce au Wi-Fi. Or Il apparaît que que 11,9% de nos camarades trans-pyrénéens préfèrent utiliser le routeur (box) d'un autre particulier, plutôt que le leur. Cette tendance, qui a augmenté de 5% ces trois dernières années, peut s'expliquer par le fait que de nombreux réseaux Wi-Fi restent mal protégés, et que parallèlement, les outils et tutoriels gratuits pour cracker un chiffrement Wi-Fi (WEP, WPA, WPA2) se multiplient sur la Toile.
Activer le Wi-Fi sans le sécuriser
L'étude de l'INTECO révèle également que de nombreux particuliers ne sont pas sensibilisés à la problématique de sécurisation de leur connexion Internet, et protègent peu leur réseau Wi-Fi : en effet, 39,6% des abonnés Internet de la péninsule adoptent une protection nulle ou insuffisante :
- Réseaux Wi-Fi laissés ouverts, sans cryptage (6,2%)
- Adoption d'un cryptage WEP, complètement obsolète (20,2%)
- Adoption d'un cryptage WPA, légèrement dépassé (13,2%)
Et encore, c'est sans compter sur les internautes qui ne savent pas du tout si leur connexion est protégée (6,2%), ou ceux qui ne savent pas de quel type de protection ils bénéficient (34,2%).
Suspecter son voisin d'intrusion
Conséquences de toutes ces pratiques : 14% des espagnols soupçonnent leurs voisins de squatter leur connexion. Cette donnée n'est pas vraiment objective, puisque ce n'est pas parce qu'on soupçonne un voisin qu'il squatte effectivement notre réseau Wi-Fi. Mais à l'inverse, ne pas suspecter son entourage ne signifie pas qu'il ne pirate pas notre connexion !
Les risques du partage Wi-Fi
Lorsqu'un réseau personnel (box) est partagé, volontairement ou non, avec des personnes extérieures au foyer, l'abonné se soumet à différents risques :
- Un inconnu peut télécharger illégalement des contenus (films, musique, logiciels, etc.)
- Un inconnu peut fréquenter des sites dont le contenu est répréhensible (pédopornographie, appel à la violence, etc.), ou même alimenter ces sites
- Un inconnu peut diriger une attaque informatique depuis votre connexion (ex : piratage de site web)
- Un inconnu peut capter toutes les informations personnelles que vous échangez chez vous en Wi-Fi, lorsque vous surfez (ex : identifiants, mots de passe, mails, documents, etc.)
- Un inconnu peut modifier les conditions d'accès à votre réseau (ex : ouverture de ports, exclusion de votre ordinateur, etc.)
Comment garder la maîtrise de son réseau Wi-Fi
Par nature, le risque zéro en matière de sécurité Wi-Fi n'existe pas. Ce n'est cependant pas une raison pour oublier certaines précautions utiles ! Sécuriser son réseau Wi-Fi, c'est à la fois le protéger et le surveiller :
- Protéger son réseau Wi-Fi : adopter un chiffrement de type WPA2, protégé par un mot de passe fort (long et complexe)
- Surveiller son réseau Wi-Fi : détecter toute intrusion avec un logiciel spécialisé (monitoring réseau). Si vous n'êtes pas ingénieur réseau, essayez la version gratuite du logiciel Achiwa : simple, facile d'accès, pédagogique, en français.
En fonction de votre box, vous trouverez dans les didacticiels Panoptinet le mode d'emploi qui vous convient pour protéger au mieux votre connexion.
Aucune étude comparable à celle de l'INTECO n'est disponible en France, mais il n'est pas absurde de penser que nos pratiques en matière de sécurité Wi-Fi ne sont pas si éloignées que ça de nos voisins hispaniques ! Alors vous savez ce qu'il vous reste à faire !
Source : inteco.es