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Hackers : qui sont-ils vraiment ?

 

De Captain Crunch dans les 70′s à ceux qui aujourd’hui piratent les serveurs des entreprises ou s’infiltrent chez les particuliers par le Wi-Fi, le terme de hacker peut revêtir de nombreuses significations. Qui sont les hackers d’aujourd’hui ? Qu’en est-il de la philosophie d’origine ? Sont-ils nécessairement des criminels ?

La légende veut que ce soit John Draper, aka Captain Crunch, qui il y a presque 40 ans est devenu le premier hacker connu aux Etats-Unis : à l’aide d’un sifflet offert dans une boîte de céréales (Cap’n Crunch), John Draper a réussi à reproduire la tonalité de 2600 Hz utilisée par la compagnie de téléphone Bell pour les appels longue distance. L’enjeu était alors de passer des coups de fil lointains aux frais de l’opérateur ! John Draper a ensuite perfectionné son outil en créant la Blue Box, plus pratique pour frauder les communications téléphoniques. Cela s’appelait alors le phreaking, et a donné naissance aux premiers cercles de hackers, qui partageaient leurs découvertes servant à contourner les sécurités de réseaux.

La définition Larousse du hacker est aujourd’hui la suivante : « Personne qui, par jeu, goût du défi ou souci de notoriété, cherche à contourner les protections d’un logiciel, à s’introduire frauduleusement dans un système ou un réseau informatique« . Cette définition n’est pas fausse mais peut recouvrir de multiples réalités…

Hacker = ennemi public ou ressource nationale ?

Loin des clichés de l’adolescent surdoué, boutonneux et reclus devant son PC dans le grenier de sa mère, le hacker est avant tout un personnage curieux, créatif qui ne répond pas à un seul critère de sexe, d’âge ou de nationalité. Les moins jeunes d’entre eux préfèrent d’ailleurs échapper au stéréotype qui a la vie dure, et se faire appeler « experts en sécurité ». Si aux Etats-Unis, le gouvernement fédéral a régulièrement recruté des jeunes hackers pour mettre leurs compétences au service de l’intérêt général, la situation est différente en France : nous avons plutôt jugé ces « phénomènes » à l’aune de leurs exactions, certes punissables par la loi, plutôt qu’au vu de leurs connaissances et de ce qu’elles pouvaient apporter à une meilleure sécurisation de notre infrastructure informatique. En deux mots, on considère en France que les hackers sont des criminels, et rien d’autre. Et ce postulat est aujourd’hui renforcé par la Hadopi et la Loppsi, deux dispositifs nationaux laissant peu de place à la nuance… Fort heureusement, la France dispose aussi de centres de formation à la sécurité informatique, efficaces nous dit-on. Probablement. Mais pourquoi ne se contenter que d’élèves et professionnels, certes brillants, mais issus d’un même moule technico-administratif ? Bien qu’autodidactes, la force des hackers est qu’ils voient le monde différemment et que leur approche est plutôt orientée « attaque » que « défense ». Ce type de profil ne pourrait-il pas être utile ?

Les bons et les mauvais hackers

Nous l’avons vu, en réalité, les hackers ne correspondent à aucun cliché. Ce sont des personnes « standard », avec une passion particulière. Et comme le reste des personnes « standard », il y a des bons, des mauvais et d’autres probablement à mi-chemin ! Pour simplifier, on distingue les « white hats » des « black hats ».

A l’origine, les hackers étaient une petite communauté motivée par le partage des connaissances et l’inventivité technologique. Avec la généralisation de l’informatique, le développement du multimédia et l’explosion des vitesses de communication, tout le monde peut devenir aujourd’hui un petit hacker en herbe, dans son coin, loin des idéaux des premiers phreakers. Quand certaines motivations deviennent plus personnelles, forcément, ça dénature un peu le terme de hacker…

Même si l’on ne devient pas réellement un hacker en suivant deux tutoriels sur un forum Internet, de nombreuses ressources existent en ligne pour détailler le contournement de telle règle de sécurité, l’exploitation de telle faille logicielle, etc. Au récent Hackito Ergo Sum organisé par l’ESIEA, Eric Freyssinet (lieutenant-colonel, enquêteur spécialisé dans les nouvelles technologies) met d’ailleurs en garde contre les tendances actuelles des mauvais hackers : « On commence à voir plus fréquemment des tentatives d’hijack des points d’accès sans-fil. J’invite donc tout un chacun à savoir qui se trouve dans son voisinage mais aussi à s’intéresser à l’activité du réseau« . Et oui, si les hackers qui piratent les réseaux des grandes entreprises ou des Ministères existent toujours (Lire l’article Un cheval de Troie dans l’enceinte de Bercy), il faut aussi compter avec ceux qui visent les particuliers, notamment via les réseaux Wi-Fi, par nature peu protégés : utilisation frauduleuse de connexion, vol de données personnelles et bancaires, usurpation d’identité, etc.

La notion de hacker est donc beaucoup plus complexe qu’auparavant, ce terme ne signifie plus aucune réalité précise, unique. Si le hacking connaît aujourd’hui des dérives significatives à travers sa « démocratisation », espérons que l’esprit originel perdure, afin qu’il nous permette d’oser, d’innover et de partager.

 

Sources :
NouvelObs – Hightech
Undernews

Crédits photo :
By Purityofspirit at en.wikipedia [Public domain], from Wikimedia Commons

TAGS boxcybercriminalitéhackerinformatiqueinternetnégligence caractériséepiratagesécuritéWiFi

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