Cette semaine, les lobbys de l’industrie culturelle US ont demandé au Congrès américain l’autorisation d’utiliser des logiciels malveillants (logiciels espions, rootkits, ransomwares, chevaux de Troie) pour traquer et attaquer les internautes qui téléchargeraient illégalement des contenus culturels sur la Toile. Propriété intellectuelle VS vie privée, le combat continue.
En France, en ce qui concerne l’industrie culturelle, on ne parle pas de lobby, mais d’ayants-droit : ces derniers ont réussi à faire adopter les lois Hadopi, aussi coûteuses qu’inefficaces, et même parfois injustes. Aux Etats-Unis, les lobbyistes regroupés sous la bannière « Commission sur le Vol de la Propriété Intellectuelle Américaine » se veulent encore plus déterminés : ils viennent d’ailleurs de déposer au Congrès un rapport de 84 pages particulièrement ubuesque. Ce rapport préconise en effet de recourir légalement à des logiciels malveillants dans le but de punir les personnes soupçonnées de copie illégale !
Prendre en otage l’ordinateur d’un internaute suspect
Le rapport propose de généraliser l’installation d’un programme mouchard sur les ordinateurs du pays, afin que celui-ci détermine si le PC est utilisé pour télécharger illégalement des contenus culturels. Si le logiciel espion soupçonne que c’est le cas, il décidera alors automatiquement de verrouiller l’ordinateur suspecté, et rendra inaccessibles toutes les données qu’il contient : logiciels, documents, etc. Un déblocage pourra avoir lieu si le propriétaire se rend auprès des services de police pour s’expliquer.
Le procédé est exactement le même que celui utilisé par les pirates qui répandent sur Internet des logiciels rançonneurs, également appelés ransomwares ou rançongiciels. Au niveau étatique, ce genre de politique rappelle les pratiques de certaines dictatures qui surveillent de près leur population, à commencer par les opposants.
Ou comment, au nom de la liberté et de la propriété, des lobbys américains aimeraient violer la vie privée de millions de citoyens et surveiller leurs activités numériques… Et bien sûr punir de simples suspects, sans passer par la case Justice… Cela fait rêver n’est-ce pas ? Affaire à suivre…
Source : framablog.org
Image : Flickr / urlesque / CC BY-SA 2.0
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