Si protéger sa connexion Internet contre les pirates n’est pas obligatoire dans certains pays (ex : USA), sécuriser son réseau Wi-Fi est purement et simplement exigé en France. Pourquoi, et comment respecter la loi ?
Nombreux sont les mails adressés à Panoptinet pour savoir si un particulier est dans l’obligation de sécuriser son réseau Wi-Fi. En France, oui ! Mais dans d’autres pays, pas forcément. Pourquoi ? Parce que tous les Etats ne répondent pas de la même façon à cette question : les titulaires d’une connexion Internet sont-ils responsables des agissements de personnes présentes sur leur réseau ?
Différents niveaux de responsabilité en fonction des pays
Cette semaine aux Etats-Unis : la société de film pour adultes AF Holdings poursuit en justice l’internaute Josh Hatfield. Le plaignant affirme que l’accusé doit sécuriser son accès Internet personnel, ou assumer ses responsabilités pénales si un téléchargement illégal a été effectué depuis cette connexion (quel qu’en soit l’auteur). Mais le juge ne l’a pas entendu de cette façon : il a déclaré que l’internaute n’avait aucune obligation de sécuriser son accès Internet, et qu’en aucun cas il n’était responsable des actions menées à partir de sa ligne par des tierces personnes.
Au printemps dernier, une décision de justice similaire a été proclamée en Finlande, partant du principe qu’il est impossible de déterminer avec certitude l’auteur d’une infraction.
En France, tout est différent, depuis l’adoption de la loi Hadopi 2, qui a introduit la notion de « négligence caractérisée » : tout titulaire d’une connexion Internet est responsable des agissements commis depuis son accès, même si ceux-ci ont été effectués par un tiers. Par extension, l’infraction de négligence caractérisée oblige tous les titulaires d’un accès web à verrouiller leur connexion, pour éviter toute sanction judiciaire. L’infraction punit en effet deux attitudes :
- Ne pas avoir mis en place un moyen de sécurisation
- Ou avoir manqué de diligence dans la mise en œuvre de ce moyen
Est-il possible de sécuriser un réseau Wi-Fi à 100% ?
Si cette loi a fait couler autant d’encre, c’est parce qu’il est facile de pirater une connexion, via le Wi-Fi : cette technologie sans fil permet d’envoyer des informations dans les airs, et donc de se connecter à distance (limitée) à un réseau. Et si les protections Wi-Fi existent, elles ne permettent pas d’éviter à 100% les risques d’intrusion.
C’est pour cette raison qu’aux USA et qu’en Finlande, la sécurisation de son réseau Wi-Fi n’est pas obligatoire : d’une part, aucune sécurisation n’est complètement fiable, et d’autre part, même l’adresse IP d’une box Internet ne permet pas d’identifier formellement une personne précise. Comment savoir si un téléchargement illégal a été commis par le titulaire de la box incriminée, ou si celle-ci a été piratée ?
C’est pourquoi la Hadopi prévoyait de proposer aux internautes français des moyens de sécurisation labellisés. Mais ils n’ont jamais existé, probablement devant l’impossibilité technique d’empêcher toutes les intrusions Wi-Fi.
Comment protéger son réseau Wi-Fi au mieux ?
Un réseau Wi-Fi peut rester complètement ouvert : n’importe qui peut s’y connecter. On peut aussi le protéger grâce un protocole de chiffrement, le plus efficace étant actuellement le chiffrement de type WPA2. Cette méthode de cryptage doit être en plus protégée par un mot de passe solide. Ainsi, seuls des pirates aguerris et motivés pourront cracker votre réseau Wi-Fi.
En fonction de votre box, les didacticiels Panoptinet vous guideront dans cette étape de sécurisation.
Mais vous l’avez compris, le chiffrement WPA2 ne garantit pas une sécurité à 100%. D’où la nécessité de surveiller en permanence son réseau Wi-Fi, afin de détecter les intrus, dès qu’ils se connectent. Cette tâche peut être confiée à un logiciel, tel que Achiwa, idéal pour les petits réseaux domestiques (box Internet).
Que la sécurisation de nos connexions Wi-Fi soit obligatoire ou non, elle est de toute façon conseillée. En effet, un pirate qui agit à sa guise sur le réseau Wi-Fi d’un tiers peut se livrer à des agissements dangereux pour le titulaire de la connexion :
- Téléchargement illégal de contenus protégés par le droit d’auteur
- Fréquentation de sites au contenu illicite (ex : pédopornographie)
- Espionnage des échanges Wi-Fi : envoi de mails, de mots de passe, de coordonnées bancaires, etc.
- Modification du paramétrage réseau
Laisser son réseau Wi-Fi non-sécurisé et non-surveillé, c’est comme partir en vacances en laissant la porte d’entrée grande ouverte !
Image : Flickr / gynti_46 / CC BY-NC-SA 2.0
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